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Date de création : 15.01.2018
Dernière mise à jour : 18.04.2024
279 articles


La lettre à Ngô Kha, contributions de  Lê Minh Quôc

La lettre à Ngô Kha, contributions de  Lê Minh Quôc

Peinture Dinh Cuong

 

 

Pour revenir au sommaire de la lettre à Ngô Kha, cliquer ici

 

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La vérité sur la « Lettre de Trinh Công Son à Ngô Kha »

 

 

Contributions de  Lê Minh Quôc 

 

Texte en vietnamien : LÊ MINH QUỐC: Sự thật về lá thư TRỊNH CÔNG SƠN gửi NGÔ KHA

 

 

 

Après le commentaire du poète Thai Ngoc San, à propos de la parution de « La lettre du compositeur Trinh Công Son au poète Ngô kha », commentaire publié dans « Thanh Niên » (La jeunesse) du 26/6/2004), nous avons reçu de nombreux commentaires sur cet article.

Thai Ngoc San posait la question suivante : « La lettre du compositeur Trinh Công envoyée à Ngô Kha, est-elle authentique ou non ? ». 

L’article suivant reproduit l'opinion du poète Lê Minh Quôc - qui a fait paraître un livret intégrant cette lettre.

 

 

La contribution de Lê Minh Quôc :

 

Pendant mes visites à Hué, l'une des personnes que j'ai le plus souvent rencontrée fût Thai Ngoc San afin qu’il me parle des vestiges historiques, des paysages et des artistes d’une contrée où, selon Bui Giang, « Il reste la montagne Ngu sur les berges de la rivière des Parfums ». Je me rappelais la veille de la cérémonie d’ouverture du premier festival de Huê, où nous buvions de la bière Huda à côté de la rivière des Parfums, et San m'avait aidé tant d’enthousiasme. 

 

Depuis je lui garde une grande estime. Dans le journal Thanh Niên du 26 juin 2004, j’avais lu son nom sous l’article concernant la « Lettre de Trinh Công Son à Ngô Kha, authentique ou pas ? », lettre parue dans le journal « Poésie ». Je me suis d’abord empressé de lire son article. Grâce à cet article, j'ai perçu que la question qu'il soulevait était justifiée, et il s’avéra que beaucoup de gens s’y intéressaient.

 

Sur l’authenticité de la lettre de Trinh Công Son à Ngô Kha.

 

Étant personnellement impliqué, je me suis dit que je devais écrire l’article qui suit, pour les raisons suivantes : Juste après la mort de Trinh Công Son, Trân Thu Huong, directrice de la maison d'édition des femmes, m'avait appelé depuis Hanoi et m’avait demandé :

- « Peux-tu me faire d’urgence un livre sur Trinh Công Son ? » 

Sans la moindre hésitation, j'ai répondu « oui », car pendant des années, j’ai collectionné des albums de Trinh Công Son. Mais plus important encore, parce que la musique de Trinh Công Son avait, dans une certaine mesure, nourri l’âme de ma génération ou celle de mes aînés. Nous avions grandi et vibré avec ces formidables mélodies. C’est effectivement intéressant d’entendre qu’on vous propose de faire un livre sur une personne que vous admirez. J’y ai réfléchi dans ce sens. Mais quand on publie un livre qui se vend mal, on trahit la confiance de celui a misé sur vous. Donc, dans ce livre, pensais-je, il devait y avoir un « plus » par rapport à ceux déjà parus, ou à paraître.

Pendant des années, le public a entendu chanter l'amour, l’anti-guerre, la patrie, l'identité humaine... à travers les chansons de Son, mais en son for intérieur, quelles pouvaient être ses opinions politiques ? S'il existait un document sur cette question, il attirerait certainement l’attention des lecteurs, car peu nombreux seraient ceux qui l'auraient expressément mentionné avant. C’est pour ça que j’ai publié le livre « Trinh Công Son, Coulent les larmes pour te bercer » (Editions des femmes - 1991), et en plus de contributions de nombreuses autres personnes, je sélectionnais la « Lettre à Ngô Kha ». 

C’était la première fois que la « Lettre à Ngô Kha » était publiée dans un livre. Pour que les lecteurs soient mieux informés sur cette lettre, j'ai écrit le « chapeau » qui suit :

- « Ngô Kha est né en 1935 à Huê. C’était un ami proche de Trinh Công Son. Il fût major de la première promotion de l’université de pédagogie (équivalent de nos anciennes écoles normales d’instituteurs) de Huê (1958 - 1959), et ensuite il est devenu instituteur. Avec Trinh Công Son, Trân Viêt Ngac, Lê Khac Cam, Chu Son et Thai Ngoc San, ils étaient les rédacteurs du journal « Autodétermination ». Depuis 1972, il était rédacteur en chef de la revue du Front culturel national de la région Centre auprès de la direction du Comité de parti de Huê ».

Du temps du mouvement révolutionnaire dans les villes du Sud-Vietnam, Ngô Kha avait déjà été arrêté et jeté en prison à trois reprises par le gouvernement de Saigon, entre 1966 et 1971, et une dernière fois, en 1973, il avait été de nouveau emprisonné et secrètement éliminé après les accords de Paris. Dès lors, Ngô Kha avait été nommé martyre de la patrie. La Société de littérature de Thua Thiên - Huê publia trois volumes de poèmes de Ngô Kha édités avant 1975 : « Fleur solitaire », « La parabole des absents », « Hymne à la paix ».

La « Lettre à Ngô Kha » est un article de Trinh Công Son qui a été publié dans un journal ronéotypé du Sud-Vietnam, lequel a depuis cessé de paraître. Nous avions choisi de reproduire cette « lettre » pour bien montrer son engagement à l'époque où il écrivit de célèbres chansons anti-guerre du Vietnam, comme « Kinh Việt Nam » (prières pour le Vietnam, « Ta phải thấy mặt trời » (il faut voir le soleil…)  (page 26).

 

À partir de quoi aỉ-je reproduit « La lettre à Ngô Kha » ?

 

Pendant de nombreux jours j’avais cherché des documents pour faire le livre, et j’avais porté une attention particulière à la collection de « Đối Diện » (En Face), qui a parfois changé son nom en « Đứng Dậy » (Debout !), dont j’avais les exemplaires presque au complet. La revue « Đứng Dậy » dans son numéro 64 - 65, publié à l’occasion de la Noël 1974 (…), n’avait pas de couverture ; c’était un journal « pirate » (illégal), il n'était donc pas imprimé avec la typo habituelle, mais seulement sur ronéo. La page 4 de couverture mentionne que « le gérant en était le père Trân Tam Tinh, CP 334 Sillery, PQ Canada » (!) ». (À ce propos, notez bien ce petit détail afin de juger de l’audace des journalistes du Sud dans la lutte contre le « régime fasciste » (les guillemets sont du traducteur) de Nguyên Van Thiêu). 

Bien qu’ils n’aient pas obtenu d’autorisation du régime « fantoche de Saigon », les rédacteurs lui ont attribué un numéro de licence « selon l’article 11 de l’Accord de Paris du 27 novembre 1974 ; complété par l'article 9 TTC du 13 septembre 1973 ». Ensuite, sur la base de l’article 11, qui dispose du droit à la « liberté de la presse », ils ont continué de faire des reportages, malgré les matraques, les grenades lacrymogènes et la prison... Grâce à tout ceci, on recevait dès lors de précieux documents en provenance du mouvement révolutionnaire dans les villes du Sud.

Toujours dans ce numéro, dans les pages 81 à 143 la rédaction exigeait du gouvernement de Saïgon qu’il réponde du cas de Ngô Kha et de son élimination. En plus de la « Proclamation des professeurs et artistes de Huê à propos de l'arrestation de Ngô Kha à la fin de 1972 », de la « Requête pour mon fils » de Madame Cao Thi Uan - la mère de Ngô Kha -, datée du 25 décembre 1974 et envoyée au Président de la république du Vietnam, au président du Sénat, à la Chambre des députés, à la Cour suprême et à de nombreuses autres instances, était jointe une lettre de Trinh Công Son intitulée « Lettre à une personne en prison ou éliminée »  (page107 à 114). 

On l’a appelé « Lettre », mais en réalité c'est un article visant à exprimer une opinion politique, publiquement, dans un journal ; pas une lettre destinée à être envoyée à un destinataire. Souvent, les gens choisissent cette forme, car la manière de traiter ainsi une question est plus intime, plus riche en émotions, comme quand on parle à un être cher plutôt que de débattre... Ce n’était pas propre à Trinh Công Son, de nombreux écrivains ont choisi ce moyen pour s’exprimer. Par conséquent, malgré la relation entre le correspondant et le destinataire de la lettre (« En dehors des relations d’amitié, il en existait une autre », comme l'a dit Thai Ngoc San), il était donc naturel que Son ne conserve pas cette « Lettre » pour lui.

 

Qu’avons-nous dans ce texte ?

 

Tout d’abord, la question de l'époque soulevée par Thai Ngoc San. Selon lui la lettre de Trinh Công Son a été écrite en 1974, ce qui, toujours, selon lui, ne serait pas rationnel puisqu’en 1973 Ngô Kha avait déjà été supprimé. C’est bien ce qui nous a été confirmé plus tard, mais en 1974, personne ne se serait aventuré à affirmer que Ngô Kha était encore en vie ou qu’il avait été éliminé. 

La preuve en est que même madame Uẩn (la mère de Ngô Kha), qui à ce moment-là avait 80 ans, écrivit à la fin de la « Requête pour mon fils » : « Que l’autorité m’informe du crime mon fils a commis, et merci de le confier à un tribunal afin d’y être jugé. S’il est innocent, qu’on le rende à sa famille, à ses écoliers. S'il y a matière à poursuites, qu’on les énonce ouvertement ». (page 85). 

Autre preuve, dans la « Proclamation des professeurs et artistes de Huê au sujet de l'arrestation de Ngô Kha fin 1972 » datée du 4 novembre 1974, où figure la signature de Trinh Công Son. Il y est indiqué clairement : « Nous appelons instamment tous les syndicats et toutes les organisations impliquées dans l'amélioration du système pénitentiaire et contre l'oppression dans le monde, à intervenir à temps pour clarifier le cas du maître Ngô Kha, et simultanément nous exigeons sa libération immédiate comme stipulé par les accords de Paris ». 

Deuxièmement, à propos des mots, des phrases de la lettre qui, selon San, « sont très étranges de les trouver chez Trinh Công Son », ce n'est pourtant pas difficile à comprendre. A cette époque, côtoyant la sensibilité politique d’une personne directement impliquée dans le mouvement révolutionnaire urbain du Sud, en contact avec d’autres couches de la société, Trinh Công Son avait fait siens ces mots. 

Qui oserait affirmer qu’avant 1975, Son n’a jamais eu de contact avec le « Viêt Công », ni avec les « cadres infiltrés de la région » au point de ne pas entendre parler de « détruire la liberté de pensée », de « peuple collectif », « de problème structure organisationnelle ? » Mais les « Viêt Công » et « les cadres infiltrés de la région » n’étaient pas loin, on les trouvait parmi les plus proches amis de Son, comme Chu Son, Hoang Phu Ngoc Tuong, Ngô Kha, Buu Chi, Vo Quê, Tôn Thât Lâp... dans chaque université, dans leur propre maison ! C'est un fait historique, un miracle de la guerre populaire au Vietnam.

 

Enfin, je tiens à confirmer que cette lettre a été publiée dans la revue « Debout ! », le journal le plus connu « du tribunal » du Sud pour avoir enfreint la loi sur la presse du gouvernement de Saigon, alors ça ne peut pas être la lettre de « quelqu'un » qui l’aurait inventée. En outre, via une lettre, selon l'appréciation de Thai Ngoc San, « exprimant clairement son point de vue », si ça n'avait pas été écrit par Trịnh Công Sơn, il aurait alors exprimé son opposition à cette époque. Car une telle lettre publique condamnant le régime aurait impliqué son auteur, et même qu’il soit jeté en prison, cela va sans dire !

Enfin, je tiens à confirmer que cette lettre a bien été publiée dans la revue « Debout ! », le journal bien connu pour s’être servi du tribunal du Sud pour enfreindre la loi sur la presse du gouvernement de Saigon. Ça ne peut donc pas être la lettre de « quelqu'un » qui l’aurait inventée. En outre, via cette lettre « exprimant clairement son propre point de vue », selon l'appréciation de Thai Ngoc San, si celle-ci n'avait pas été écrite par Trịnh Công Sơn, ce jour-là Son aurait protesté. Une telle lettre publique condamnant le régime impliquait son auteur, et pouvait lui valoir d’être jeté facilement en prison !

En résumé, nous comprenons bien les opinions politiques de Trinh Công Son. En plus des chansons d’amour, Son est une personne engagée – une personne qui a vécu et respiré au rythme d’un peuple qui, à l’époque, s’insurgeait contre la violence, l’oppression, et pour exiger la liberté et l’unification.

Comme nous le savons, beaucoup de chansons de Trinh Cong Son dans « le chant des jaunes » manifestaient des pensées très engagées, comme la phrase « Một bầy thú tay sai cho người ngoài » (un troupeau entre de sales pattes étrangères), une chanson qu'il a écrite exclusivement pour les étudiants. - des lycéens, emprisonnés par l’ancien régime et brutalement torturés à cette époque. C’est pourquoi, quelque part dans le monde, une organisation internationale a décerné à Trinh Công Son du Vietnam le prix « musique et paix », et je pense que c'est une très bonne appréciation de la musique de notre pays.

 

 

27 juin 2004

Lê Minh Quôc 

Thanh Niên Online, 29/06/2004 

 

 

 

Lire aussi :

- Trinh Công Son, communiste ou pas ? par Nguyễn Phúc Liên Thành (ancien responsable de la police de Huê,

 

 

L'âme d'un communiste ou d'un artiste ? par Nguyễn Hữu Hồng Minh et Đong Trình.

 

 

 

Lettre de Trịnh Công Sơn à Ngô Kha, authentique ou pas ? par Thái Ngọc San

 

 

 

 - La vérité sur la lettre à Ngô Kha, contribution de Nguyễn Đắc Xuân 

 

 

La vérité sur la lettre à Ngô Kha, contribution de Lê Minh Quôc

 

 

 

Trinh Cong Son à travers le regard du colonel Nguyên Mâucommandant du renseignement République du Vietnampar Bùi Văn Phú 

 

 

 

- Contribution du major Đặng văn Âu, major de l'armée de l'air de la République du Viêtnam

 

 

 

- Dossier Trinh Cung, 3 sous-dossiers

 

 

 

 

 

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